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2021-2022: Rénovation du pont

Démontage du pont

Lors de l'achat, l'expert m'avait indiqué que le pont serait à changer. Le bois (du teck à priori) était encore bon et d'environ 12mm d'épaisseur, mais les joints étaient usés et il y avait des fuites à travers le pont. Impossible d'en localiser l'origine, l'eau ayant souvent un cheminement bien à elle!

Les lattes de pont étaient collés, vissées de l'intérieur (vis en bronze silicon, que je n'ai pas réussi à extraire car les têtes cassaient), et enfin agrafées dans le joint par l'extérieur. Certaines vis affleuraient côté pont: on sentait les pointes sous les pieds nus. Bref, il fallait refaire les lattes de pont...

Après quelques jours d'enlèvement/arrachage des lattes, j'identifie la cause des infiltrations d'eau dans les cabines: des zones où le contreplaqué est endommagé (zones pourries), et même des zones délaminées (les couches n'adhèrent plus entre elles). Bref bis, le contreplaqué est à remplacer lui aussi...

Sur la plage arrière, les 2 barrots principaux qui entourent la trappe d'accès à la soute sont également pourris par ces infiltrations d'eau. Démonter la plage arrière s'avère nécessaire pour analyser les dégâts, avec quelques autres surprises à la clé...

Remontage du pont

L'usinage des lattes de pont était préparé d'avance, en section 15mm x 40mm. D'après les conseils récoltés, elles ne nécessitaient pas d'étuvage et j'ai pu les mettre en œuvre directement. Sans information, j'ai opté pour la stratégie suivante:

- ne pas visser les lattes (sauf en extérieur, sous les fargues) afin de pouvoir facilement ponçer ou changer les lattes à l'avenir

- réaliser d'abord les lattes extérieures

- ensuite le reste du lattage, en serre-jointant vers l'extérieur

- finir par les fougères (parties centrales, dont j'imaginais transférer la forme grâce à un calque)

J'ai utilisé de la colle Sikaflex 298 avec son primaire SikaPrimaire 290 DC. A refaire, je choisirais plutôt un produit concurrent sans primaire, car une fois celui-ci étalé, la latte doit être mise ne place dans les 24h. Ceci amène une contrainte supplémentaire, et m'a occasionné quelques lattes mises au rebut. Par contre ce produit colle très bien et gonfle un peu, ce qui remplit les interstices laissés par la spatule à dents.

La première étape a consisté à installer les lattes de bord, plus larges car courant sous les fargues jusqu'à l'extérieur.

Une fois les jonctions entre lattes tracées & coupées, j'ai tracé le bord de la coque en sous-face de la latte, et usiné à distance (1cm - 1,5cm). Ceci m'a ensuite permis de couper la courbe intérieure avec une simple scie circulaire + guide.

La colle étant efficace, j'ai dû trouver des astuces pour ne pas mettre les lattes en contact avec la colle trop tôt (cf. première photo c-dessus). Par l'entremise de cales d'espacement (5mm) + de plaquage j'ai "simplement" utilisé des serre-joints pour cintrer les lattes, et des poids pour les plaquer additionnellement au pont.

J'ai réalisé cette opération en avril et le temps de prise de la colle me permettait de travailler avec 4 rangées de lattes à la fois. Une journée était nécessaire pour poser 4 rangées d'un bout à l'autre du bateau.

Sur les plages avant et arrière, j'avais marqué la largeur maximum des fougères vis-à-vis d'un axe central, m'indiquant le recouvrement minimum des lattes.

Comme imaginé, je me suis attaqué aux fougères avec des feuilles de calques. Celles-ci m'ont permis:

- de copier précisément la forme des lattes

- d'en décaler les traits afin de laisser la place pour les joints

- de découper les calques à ces nouvelles formes

- de reporter ces formes sur une latte

La récompense: une mise en place sans problème.

Pour la petite histoire, j'ai utilisé la même latte sur les 4 fougères (2 à l'avant, 2 à l'arrière), une sorte de "fil rouge" de la proue à la poupe.

Afin de réaliser la finition autour du roof, j'ai découpé un espace de 50mm (5mm de joint + 40mm de latte + 5mm de joint) à la scie circulaire. Hasard de la vie: la lame se trouve à 50mm du bord du plateau, j'ai donc pu l'utiliser sans créer un guide spécifique ;-)

Les lattes de pourtour ont été maintenues à distance du roof grâce à ces coins en bois, et à distance des lattes par les cales d'espacement précédemment utilisées.

Les dernières étapes de cette rénovation fastidieuse ont été (selon les recommandations du guide "Teak Decking" de Sika, version 2/2017):

- le nettoyage des joints à l'aide d'une scie oscillante et une lame grattante (pour enelevr le joint sans trop abimer le bois)

- remplissage des joints au Sikaflex 290 Dc Pro (préparé au primaire 290 DC). L'investissement dans un pistolet à colle/mastic électrique a été salutaire pour mes avant-bras!

- ponçage du joint sec (grain 80 puis 120) à la ponceuse à bande (dans le sens de la latte)

- saturation du bois à l'huile, qui fait ressortir les nuances de teintes. A renouveler régulièrement pour que le bois ne grise pas

J'ai observé quelques bulles dans les joints, pas partout mais à pas mal d'endroits. En relisant les indications de mise en œuvre, je soupçonne une température en augmentation (jusqu'à midi) pendant les premiers temps de séchage de ces zones. J'ai posé la question à Sika, sans retour à ce jour.

 

Devant ces service client & support technique exceptionnels, je me suis renseigné sur les produits concurrents, et suis tombé sur le Tikalflex TSCplus qui remplit la même fonction, sans primaire et sans former de bulles. Si j'avais su, j'aurais évité le Sika!

Le résultat est quand même très satisfaisant, et je l'ai bien sûr protégé pour la suite des travaux!

Remontage des fargues et lisses de fargues

Lors du démontage, je n'avais pu sauver que les 2 de la plage avant (babord & tribord). Les autres ont dû être copiées et usinées à nouveau. Je me suis ainsi aperçu que certaines ouvertures pour évacuer l'eau n'étaient pas positionnées symétriquement des 2 côtés, ce que j'ai corrigé bien sûr.

J'ai positionné à blanc chacune des fargues (3 babord, 3 tribord) pour pré-percer les trous de vis.

Croyant bien faire, j'ai enturé et collé les 3 fargues de chaque bord entre elles, de façon à ne monter qu'un ensemble par bord. Il s'avère que cela donne un ensemble fragile et difficile à manipuler, même à 2 personnes et avec 3 points de soutien...

J'ai tenté de cintrer les lisses (15mm x 50mm) sans les étuver, ce qui nécessite trop de force. J'ai donc refait des jonctions entre ces lisses avec des lattes plus larges au départ, et des coupes en sifflet. Les résultat est propre, malgré les nombreuses jonctions visibles (6-7 sur chaque bord).

A recommencer, je procéderai comme pour les lisses du tableau arrière: avec des pièces capables plus larges que j'usine à la courbure de la fargue.

Pour les courbes du tableau arrière, j'ai procédé par étapes afin de réaliser les découpes nécessaires à l'insertion de ces pièces dans les lisses préalablement installées.

Avant fixation des rails de génois, j'ai utilisé un détecteur de métal/câble pour repérer les vis préalables (fixation des fargues et des lisses de fargues) pour ne pas percer au même endroit. Je n'ai d'ailleurs pas eu de marge de manœuvre entre les vis préalables et la répartition fixe des vis de rails de génois!

Une fois les chandeliers, balcons et taquets en bois (non présents sur la photo) remontés, le bateau a fière allure!

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