Etape 1: Nieuport - Hafen
Etape 1: Nieuport - Hafen
Etape 1: Nieuport - Hafen
2020: Voyage France (Morbihan) - Belgique (Nieuport)
Premier voyage avec ce bateau (650nm environ, 13 jours), j'ai un peu d'appréhension car je ne le connais pas, et n'ai pas non plus d'historique.
Hélène, Samuelle et mon père Benoît m'ont aidé à le rafraîchir (nettoyage, un peu de peinture et de vernis, antifouling), à faire quelques premières rénovations (changement des passe-coques, quelques points d'étanchéité, changement de toutes les drisses et écoutes) et surtout à tester les fonctions vitales (feux de navigation, VHF, groupe eau...).
Nous y consacrons environ 10 jours et fêtons mon anniversaire avec le bateau toujours à terre: le moteur n'a pas voulu démarrer lors de la mise à l'eau le jour précédent.
Un voisin de ponton vient à la rescousse et identifie une panne du démarreur. Je démonte et file à Vannes chez des spécialistes qui testent et confirment la panne. Ils en ont heureusement un équivalent que je peux remonter.
Nous sommes 3 à partir: Hélène, Benoît et moi. Après la navigation paisible sur la Vilaine jusqu'à l'écluse d'Arzal, nous sortons enfin de l'estuaire et arrivons en mer. Première halte à Sauzon, par plaisir car j'aime beaucoup ce petit port au nord de Belle-île, et aussi par précaution: premiers bords sur ce bateau, nous ne savons pas à quoi nous attendre et mieux vaut faire le plein de sommeil après la semaine de travaux.
Nous partons le lendemain vers l'ouest, pause dîner à Doëlan avant de repartir pour une navigation de nuit. Le passage de la pointe du Raz se fait au moteur car pétole. Nous arrivons à Camaret après 30h de navigation depuis Sauzon. Benoît débarque et rentre à Nantes en stop puis en train. Hélène procède à quelques réparations de voile car elles s'abiment en frottant contre les barres de flèche. J'en profite pour mesurer la chaîne (80m, il y a de quoi faire!) et faire des marques tous les 5m.
Après dissipation de la brume matinale, nous repartons et contournons la pointe bretonne pour passer le chenal de Batz. Nous nous arrêtons finalement à Roscoff pour faire le plein de gasoil et dormir quelques heures au ponton carburant.
Nous nous levons avant l'aurore car nous avons rendez-vous avec des amis d'Hélène à Ploumanach. Nous les amenons à bord avec l'annexe, et partons pour un petit tour en direction des Sept-Iles, et plus particulièrement l'île Rouzic avec sa colonie de fous de Bassan. Cette colonie forme une sorte de calotte blanche sur tout un versant de l'île, amusant à voir quand on sait que ce sont des oiseaux qui donnent cette couleur.
Le lendemain nous prenons la direction du large et des anglo-normandes. En pleine période COVID, nous demandons aux garde-côtes de Guernesey de pouvoir passer la nuit sur une bouée d'attente devant Beaucette Marina, au nord de l'île. Ceci nous est refusé pour raisons sanitaires. Nous promettions pourtant de ne pas descendre à terre...
Nous poursuivons donc vers la pointe de la Hague et arrivons vers minuit aux alentours d'Aurigny. Fatigués, nous demandons aux garde-côtes de pouvoir nous amarrer quelques heures à une bouée à Braye Harbour. Nouveau refus, toujours pour raisons sanitaires.
Malgré nous, nous continuons et abordons la pointe du Cotentin avec le courant contre qui se renforce. Après quelques dizaines de minutes à tenter d'avancer malgré la mer qui se forme (une éternité pour Hélène), je décide de rebrousser chemin. Je contacte les garde-côtes d'Aurigny, leur dit qu'il nous est impossible de passer la pointe du Cotentin avec le courant actuel, et les informe de ma décision de nous amarrer à une bouée de Braye Harbour. Surprise: ils nous demandent simplement de ne pas descendre à terre, mais ne s'opposent plus à notre halte. Nous aurions pu économiser pas mal d'énergie à y aller tout de suite!
4-5h plus tard, le courant s'est inversé, nous avons récupéré un peu et prenons la direction de Cherbourg, que nous visitons un peu l'après-midi. Nous assistons le soir aux préparatifs des pêcheurs qui prendront sans doute la mer en pleine nuit.
Le lendemain, grand départ vers l'Angleterre plein nord, avec le passage des rails (montant et descendant). Les cargos et ferries se voient de loin, mais ils avancent aussi bien plus vite que nous! Nous traversons perpendiculairement aux rails, pour y rester le moins possible. L'île de Wight est rapidement en vue, que nous contournons par l'ouest via les Needles ("aiguilles") pour arriver au Cowes Yacht Haven au nord au début de la nuit. Nous passons le lendemain à visiter Cowes et les environs.
Nous quittons Cowes et longeons la côte sud de l'Angleterre. Nous profitons d'une pause carburant à Brighton en pleine nuit pour y dormir un peu. Quelques heures après être repartis, la courroie d'alternateur casse. Une halte à Newhaven est donc nécessaire et nous y arrivons au petit matin et, après quelques recherches et essais, j'en trouve une de remplacement. Ceci nous permet de repartir en début d'après-midi.
Au début de la nuit, les feux s'éteignent bien que nous naviguions au moteur. Je tente alors d'intervertir une des batteries de service avec la batterie moteur. Nous passons ainsi tous feux éteints devant Douvres et sommes rapidement repérés par la police portuaire qui vient à notre rencontre. Nous expliquons notre souci de batterie et ils nous escortent vers la marina de Douvres. Branchés sur la prise de quai, les batteries se chargent à nouveau. Après notre retour en Belgique, un réparateur procédera à un sérieux nettoyage de l'alternateur qui fonctionne toujours 2 ans plus tard!
Départ de Douvres après le déjeuner et avec une légère brume, nous croisons plusieurs embarcations de migrants que les ferries ne voient sans doute que trop tard compte tenu de la brume. Nous signalons donc à la VHF la présence de ces bateaux surchargés.
Le reste de la navigation se fera sans souci jusqu'à Nieuport, le port d'attache belge.